"Désert"
"Désert"

Lizzie
Profondément ancrée dans la chanson française et le fado, Lizzie nous dévoile des chansons intimes portées par un chant habité de Saudade. C'est à l'adolescence, par hasard ou par destin, que cette musicienne pianiste et guitariste bercée par Joan Baez et Barbara découvre le Fado. Une révélation qui lui permit de trouver sa place en tant que chanteuse, sa voix tantôt aérienne tantôt plongeant dans une douce mélancolie fadiste.
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Toute mon enfance, j’ai cru être la fille de John Lennon et devenir un jour Barbara. Mon père, chanteur, incarnait Lennon dans un groupe de reprises des Beatles et ma mère écoutait Barbara en boucle. Tout s’explique.
Au-delà de cette envie de chanter qui m’a toujours habitée, j’ai appris le piano dès mes 6 ans, rêvant de jouer tout Chopin, éperdument amoureuse de l’instrument.
La chanson « Perlimpinpin » de Barbara est mon tout premier grand souvenir musical. A 7 ans déjà je la chantais à tue-tête debout sur la table basse du salon, totalement saisie d’émotion, mesurant la puissance des mots qui devraient changer le monde : « car un enfant qui pleure, qu’il soit de n’importe où, est un enfant qui pleure / car un enfant qui meurt au bout de vos fusils est un enfant qui meurt ». Haute comme trois pommes, je me suis retrouvée saisie par la force universelle de ses mots si simples et vrais. Ainsi, la chanson est un art qui m’a fait grandir depuis ma plus tendre enfance.
A 12 ans, j’ai commencé à écrire et composer mes premières chansons. Puis j’ai découvert Joan Baez et me suis mise à la guitare pour m’accompagner, comme elle. Ses mélodies m’enivraient. J’y ai trouvé une idole, une voix profonde servant un propos tourné vers le monde qui m’ont conquise et totalement émue. En l’écoutant encore et encore, j’en suis venue à l’idée que la beauté était une émotion et qu’elle rimait avec épure et simplicité.
Depuis petite, je me suis identifiée à ces grandes figures musicales jusqu’à me prendre à rêver d’être Edith Piaf. Mais en apprenant la dureté de sa vie j’ai eu un électrochoc. J’ai fini par comprendre que je ne pourrai exister que par ma voix/voie. Et a commencé à naître en moi l’étrange sensation qu’une musique idéale, avec un chant idéal, m’attendait quelque part.
À mes 17 ans, partie pour regarder ma série préférée, je tombe sur un documentaire sur Lisbonne. Pour une raison inexplicable, impossible de m’en décoller, j’étais comme hypnotisée. Quand apparut la grande fadiste Mariza, je compris que c’était un rendez-vous. Elle était là cette émotion que je cherchais, elle s’appelait Saudade et son royaume était le Fado.
C’est donc par hasard ou plutôt par destin que le Fado est entré dans ma vie : il s’est révélé à moi comme étant cette musique authentique et intense que je cherchais tant, une évidence. Mon cœur et mon âme parlaient portugais, sans que je n’en connaisse un mot. J’ai alors ressenti un besoin impérieux d’en maîtriser les contours et d’en faire MA langue au même titre que le français. Heureuse décision, car la langue portugaise porte en elle la clé essentielle de la vibration du Fado.
Aujourd’hui je peux dire que je ne suis ni Barbara, ni Chopin, ni Edith, ni Joan ni Mariza, ni même la fille de Lennon ! Je suis tout simplement moi, Lizzie, habitée par la chanson et la saudade.
« Désert » est un album de chanson française empreint d’une douce mélancolie, teinté de saudade. A l’instar du fado qui sublime nos émotions les plus sombres, les chansons de Lizzie sont à fleur de peau. Elles soigent, révélant la beauté qui réside dans nos heures de tristesse et d’incertitude.
Sur scène, Lizzie se présente en solo et s’accompagne essentiellement de sa guitare. Elle nous livre un set d’une intense authenticité, d’une authentique intensité et d’une vulnérabilité assumée et libérée.